SOURCE : connaissancedesarts.com – Publié le 17 septembre 2021 par Clara Baudry
Pillées en 1892 par des troupes françaises au Bénin, 26 œuvres conservées au musée du quai Branly-Jacques Chirac y seront exposées une dernière fois en octobre, avant d’être restituées.
En novembre 1892, des troupes françaises menés par le Colonel Dodds pillaient le trésor du palais du roi Béhanzin à Abomey, capitale du royaume de Dahomey (dans l’actuel Bénin). 26 des objets emportés ont ensuite été offerts au Musée d’Ethnographie du Trocadéro, aujourd’hui disparu, avant d’intégrer les collections du musée du quai Branly-Jacques Chirac en 2003. Ils y seront exposés pour la dernière fois du 26 au 31 octobre dans « Bénin : la restitution de 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey », avant d’être rendus à leur pays d’origine grâce à la loi dérogatoire au code du patrimoine français votée par le Parlement en décembre 2020.
Différents aspects de l’histoire des œuvres
Dans un communiqué, le musée du quai Branly-Jacques Chirac a exprimé sa volonté dans cette exposition de « développe[r] différents aspects de l’histoire des œuvres : de leur création à leur avenir dans leur pays d’origine en passant par une description précise du conflit colonial, de leur muséographie parisienne pendant plus d’un siècle et des spécificités juridiques ». Elle se tiendra par ailleurs dans le cadre d’une semaine événementielle qui « mettra à l’honneur les arts, la culture et les traditions du Bénin », précise l’institution.
Pour accueillir les œuvres, le Bénin bâtit actuellement un nouveau musée dans la ville même d’Abomey. © musée du quai Branly–Jacques Chirac
Un nouveau musée au Bénin
Pour accueillir les œuvres, le Bénin bâtit actuellement un nouveau musée dans la ville même d’Abomey, en partie financé par le gouvernement français. Il aura pour nom le « Musée de l’épopée des amazones et des rois du Dahomey ». En attendant l’achèvement des travaux, les objets devraient dans un premier temps être conservés dans un ancien fort portugais dans la ville de Ouidah, au sud du pays également.
Les objets devraient dans un premier temps être conservés dans un ancien fort portugais de la ville de Ouidah. © musée du quai Branly–Jacques Chirac
Une restitution sans portée générale
La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a précisé que cette décision de restituer ces œuvres au Bénin ne fera pas jurisprudence, en l’absence de recours judiciaire du Bénin et du Sénégal. Ainsi, cet acte ne remet aucunement en cause le principe d’inaliénabilité des collections muséales françaises.
SOURCE : connaissancedesarts.com – Publié le 17 septembre 2021 par Clara Baudry