Marseillaise dans l’âme depuis mon passage dans cette ville incroyable il y a quelques semaines, elle n’a, depuis, cessé de me tendre les bras et de m’interpeller.
En attendant mon retour prochain pour avancer sur les différents projets en discussion avec les acteurs locaux du monde artistique et culturel, je saisis la belle opportunité qui m’est offerte par le média DestiMed, qui me propose une rubrique, pour partager mes coups de cœur en matière de « gastronomies africaines ».
Ma passion pour les Arts et Gastronomies d’Afrique, y compris les arts de la table, m’a incitée à créer, en septembre 2021, un blog qui traite de ces sujets (https://dena-di.com/blog/). J’ai en outre une quinzaine d’années d’expérience dans l’organisation d’événements d’envergure, dont le festival gastronomique Food Temple Africa, en septembre 2020, en partenariat avec le Carreau du Temple (https://www.carreaudutemple.eu/food-temple-africa). Ce grand rendez-vous gastronomique destiné à promouvoir les cuisines africaines, a enregistré la participation de 7300 visiteurs en 3 jours.
Les Gastronomies et arts d’Afrique sont incontestablement des atouts de soft power culturel, dont les Etats africains mesurent encore peu la complexité des enjeux politiques et géopolitiques à l’échelle mondiale. On oublie d’ailleurs trop souvent que la cuisine fait partie intégrante de la culture et que les chef(fe)s sont des artistes à part entière. Il est en outre grand temps de mettre en lumière les talentueux chefs de ce continent.
C’est donc forte de ces convictions et avec une grande joie que je démarre cette rubrique qui, à l’instar de mon blog, a pour vocation de promouvoir l’excellence et l’art de vivre à l’africaine, à travers les arts culinaires du continent.
Un(e) chef(fe) africain(e) sera mis en lumière tous les 15 jours, ainsi qu’une de ses recettes phares. Originaires de divers pays du continent africain, ils ont tous à cœur de redonner leurs lettres de noblesse aux arts culinaires africains et de faire découvrir les gastronomies africaines au plus grand nombre.
Pour cette première, je vous propose une recette de la cheffe Georgiana VIOU. Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, Georgiana est une talentueuse cheffe béninoise et marseillaise. Cuisinière par passion et autodidacte, elle tente sa chance et décroche la 3ème place du Prix Culinaire le « Taittinger des Cordons Bleus » en 2009. L’année suivante, elle fait un passage à Masterchef où elle figure parmi les finalistes. Fin 2011, elle rachète un atelier de cuisine où, pendant trois ans, elle propose en marge des cours, une formule au déjeuner. En 2015, « Chez Georgiana » son premier restaurant voit le jour à Marseille et, très vite, elle décroche 2 Toques au Gault et Millau et le Trophée des Jeunes Talents. Mais elle est contrainte de le fermer en plein succès pour cause de conflit avec son partenaire financier. Elle s’occupe de l’ouverture du restaurant de Florent Manaudou, La Piscine, participe à plusieurs événements Food en France et à l’international. Une saison au Misincu en 2019 et l’envie à nouveau de se poser. Ce sera dans le Gard, pour une ouverture. Celle de Rouge, au cœur de l’Hôtel Chouleur, nouvel établissement nîmois au sein duquel elle propose une cuisine méditerranéenne agrémentée de touches personnelles inspirées du Bénin, son pays d’origine. Son travail des saveurs d’ici et d’ailleurs a été récompensé en 2021 par le Gault & Millau (Grande de Demain) et vient d’être mis en lumière par le guide Michelin https://guide.michelin.com/fr/fr/occitanie/nimes/restaurant/rouge-hotel-chouleur).
Je partage aujourd’hui avec vous sa recette du « Gari foto ». Le Gari, pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est de la semoule de manioc. On peut le trouver dans les épiceries africaines mais également sur internet. Il se prépare de plusieurs manières. Voici la recette de la cheffe Georgina qui, j’en suis persuadée, fera voyager vos papilles et vos sens. Vous pourrez également la retrouver à la page 121 de son ouvrage « Le goût de Cotonou : Ma cuisine du Bénin », publié en 2021.
LA RECETTE : LE GARI FOTO DE GEORGIANA (Préparation : 15 min / Cuisson : 5 min)
Cette recette printanière, simple et savoureuse, peut être déclinée de mille manières. Une fois le gari humidifié à souhait, il suffit de l’agrémenter en laissant libre cours à ses envies et à son imagination.
Ce plat peut être consommé seul, en guise d’entrée ou en accompagnement d’une viande, d’un poisson ou de crustacés.
Attention cependant à la quantité de gari : s’il y en a trop par rapport aux autres ingrédients, le résultat est sec et peu savoureux.
Pour 4 personnes :
- 100 g de gari
- 4 œufs
- Un peu d’huile de tournesol, ou une autre huile neutre
- 2 tomates émincées
- 100 g de concombre
- 2 cebettes émincées
- Du piment rouge frais, piquant (facultatif)
- De la menthe et/ou du persil
- Fleur de sel et poivre du moulin
Mouiller le gari avec 4 cl d’eau, mélanger et réserver. Il ne doit être ni trop sec ni trop mouillé. Ajouter un filet d’huile.
Couper le concombre en fines rondelles. Émincer le piment. Réserver.
Préparer une omelette. Laisser refroidir puis hacher grossièrement au couteau.
Mélanger les morceaux d’omelette avec le gari. Rectifier en sel et poivre et disposer dans un plat de service par exemple. Ajouter les tomates et les cebettes. Enfin le concombre, le piment émincé et les herbes ciselées.
Déposer le citron vert couper en quartier pour finir.
À Marseille elle remplace l’huile de tournesol par de l’huile d’olive mais chut ! 😊
Article rédigé par Carole Sagbo pour le média Destimed
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Dénadi Carole SAGBO est la fondatrice et la Directrice générale de l’agence de communication DENA-DI, spécialisée en stratégie de contenu, relations publiques et gestion d’événements.
Elle a une vingtaine d’années d’expérience et a travaillé pour de grands groupes, des organisations internationales et des États en Afrique subsaharienne, en Europe et aux États-Unis.
L’agence DENA-DI basée à Paris et à Cotonou s’est donnée pour mission de promouvoir l’excellence africaine à travers ses arts, cultures et gastronomies.